mardi 29 décembre 2009

Le prosélytisme chrétien en algerie entre 1863/1871

L'idée de convertir les algeriens au christianisme apparait dès la création de l'évêché d'Alger en 1838. le premier évêque se crut investi de la mission de reconstituer l'église d'Afrique telle qu'elle était à l'époque de saint augustin. cependant les autorités militaires qui administraient l'algerie s'opposèrent constamment à ses projets, pressentirent les difficultés et les troubles que pourrait provoquer le prosélytisme chrétien.

les premières tentatives de conversion ont été rendues possibles par deux facteurs. la première est la fondation de l'archevêché d'alger en 1867, et la nomination à la tête de l'institution d'un bouillant prêlat, le cardinal Lavigérie qui était alors au clergé ce que le maréchal Bugeaud était à l'armée d'Afrique. la seconde raison qui a rendu possible les débuts du prosélytisme chrétien réside dans le succès et la diffusion croissante du mythe amazigh crée par les européens. en effet, selon les représentation stéréotypées et totalement fantaisistes de ce qu'on appela principalement le mythe kabyle, l'islam était réputé n'être, pour cette population qu'un vernis superficiels et ces "tièdes musulmans" auraient été, à croire Lavigérie, presque impatient de recevoir les évangiles.

ces fantasmes s'étayaient sur un ensemble de discours pseudo-scientifiques et pseudo-historiques largement partagés par les européens. ainsi, non seulement les imazighens serait de tièdes musulmans, mais encore il aurait suffi de gratter un peu le vernis que constituait l'islam pour découvrir dans leurs pratiques religieuses la trace du christianisme, étant entendu que les imazighens avaient tous été christianisés à l'époque romaine.

L'abbé Creuzat, un jésuite installé à Fort National, actuel, Larva Nath Yirathun, au coeur du Massif kabyle, fut le premier à entreprendre des démarches dans les tribus de la région. pendant quelques mois, les populations qui profitaient de la naiveté du curé et de quelques hardes que celui ci distribuait pour les amadouer lui faisaient des promesses en échanges de ses libéralités. enhardi par l'espoir que lui donnaient quelque drôles, le curé entreprit de faire constater le succés de son apostolat aux autorités militaires qui n'avaient cessé de le dissuader de faire du prosélytisme.

rendu sur place en compagnie d'offeciers français, le clerc fut ridiculisé de faon assez scrabeuse. mais aveuglé par sa mission et par le mythe kabyle, l'abbé Creuzat s'était persuadé d'avoir eu affaire à des voyous et ne désespérait pas de ramener ceux qu'il considérait comme d'anciens chrétiens dans le giron du christianisme. il continua donc son apostolat avec aussi peu de réussite.

a suivre...

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