lundi 28 décembre 2009

A Tizi-Ouzou, en Algérie, une messe vient d’être empêchée par une foule d’intégristes qui, fort du sentiment d’impunité, proféra menaces de morts, insultes, insanités… devant des chrétiens venus en famille offrant à leurs enfants un spectacles d’intolérance qui renvoie la mémoire collectif au début des années 90 lorsque l’inquisition islamiste annonçait déjà, par de tels actes moyenâgeux, la longue et terrible tragédie qui plongera l’Algérie, des années durant, dans l’horreur et la barbarie.

Un citoyen répondant au pseudo de « Abu Lahab » eut cette réflexion « Nul doute que les mêmes belles âmes qui ont poussé des cris d’orfraie à l’annonce du résultat du référendum interdisant la construction de minarets en Suisse vont également crier haut et fort leur indignation à la nouvelle de cette entorse grave à la liberté religieuse. ». Pensée lourde de sens et d’une lucidité à mettre à nue l’hypocrisie ambiante chez nos défenseurs attitrés des droits de l’hommes et nos élus de l’oppositions trop occupés à offrir à l’un d’eux un siège au sénat synonyme d’un salaire faramineux qui avoisine les 30 millions de centimes et d’une opportunité de « gagner beaucoup d’argent sans travailler, voyager à l’étranger aux frais du contribuable sans apporter aucune contribution à la délégation, comment il peut être pris en charge dans un hôtel 5 étoiles à plus de 10 000 DA par jour même quand il possède une villa à Alger qu’il peut louer à des étrangers à 100 millions de centimes par mois, comment il peut aussi avoir un prêt de 100 millions sans intérêts, voyager par avion en first… » (Dixit Mokrane Aït Larbi, ex Sénateur démissionnaire in Liberté - Edition N° 5265 du Lundi 28 Décembre 2009).

Il faut dire que ces atteintes à la liberté de culte et à la liberté de penser sont récurrentes dans l’Algérie d’après 1999 si l’ont met l’assassinat des moines de Tibhirine, des prêtres de Tizi-Ouzou ainsi que toutes les victimes chrétiennes du terrorisme islamistes d’avant l’ère Bouteflika sur le registre fallacieux de « victimes de la tragédie nationale » établit par la politique officielle dite de « la paix et de la réconciliation nationale » qui offre le pardon aux sanguinaires de la pire espèce et impose l’amnésie et l’effacement aux victimes qui « ne doivent pas brusquer les « repentis » qui reviennent, en désespoir de cause, dans la société, après avoir violé des centaines de femmes et de fillettes, égorgés celles qui refusaient le voile et leur diktat, assassiné l’élite et les artistes, rasé de la cartes des villages entiers, massacré des militants démocrates…

Ce qui est désolant et regrettable, c'est incontestablement le silence des pseudos démocrates et des ex laïques qui n’ont de laïques de le souvenir. La domestication et la normalisation sont, désormais, un fait accompli, le massacre peut commencer. L'opposition a d'autres chats à fouetter : courir derrière des sièges au Sénat et à l'APN et construire des carrières et des fortunes personnelles sur le dos de la Démocratie, des sacrifices des militants dévoués et du peuple... Après ça, des vierges effarouchées oseront venir et s'interroger sur le pourquoi de la démission du citoyen et l'absence de confiance envers eux et la politique en général. Bien entendu, je ne devrais pas dire ceci, les règles de la discipline devraient m'obliger à me taire et à laisser cet énième forfait passer inaperçu...

Une telle atteinte aux droits de l"homme en face du silence "parlant" des partis de l'opposition qui contrôlent, faut-il le préciser, l’essentiel des assemblées élus de la région et qui se disent, chacun dans son petit coin, "seul vrai parti d'opposition en Algérie" et, pour certains, laïcs qui ont totalement oublié la laïcité pour laquelle des centaines de militants étaient offerts en sacrifice, nous renseigne sur le degré atteint par le repli politique de nos opposants de pacotilles. Plus que jamais, l'opposition démocratique et laïque est à réinventer. Tout le reste n'est que démagogie de salons et tromperie de carriéristes.


Allas Di Tlelli (alias Halim AKLI)

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